Depuis de nombreux mois, il plane comme une menace de récession au Canada. Si bien que tout le monde est sur le qui-vive et se prépare au pire des scénarios. Cette anticipation s’explique par l’inflation qui persiste – même si la situation semble s’améliorer – et par les hausses successives du taux directeur de la Banque du Canada. La question qui se pose est de savoir si les risques de perdre son emploi sont accrus avec la récession qui s’annonce.
Les facteurs de récession
· Les marchés financiers
L’évolution des marchés financiers a une influence indéniable sur la récession. Même si le marché boursier canadien est plutôt stable, surtout si l’on effectue une comparaison avec les marchés européens et américains, il reste possible que des événements macro-économiques ébranlent cet équilibre. L’on peut notamment citer les législations, l’instabilité géopolitique ou encore les catastrophes naturelles.
· La politique monétaire
La Banque Centrale a une influence conséquente sur l’économie du Canada (et cela est valable pour la plupart des pays du monde). Il lui appartient en effet de dessiner la politique monétaire du pays et de prendre des décisions en fonction du contexte global. D’ailleurs, la Banque du Canada a pris la décision de hausser le taux directeur 8 fois depuis 2022, portant celui-ci à 4,50 %, une hausse qui intervient après 2 ans sans aucune augmentation. L’objectif étant de contrôler l’inflation qui était particulièrement élevé. Un tel changement important a un effet sur les flux monétaires, mais également sur les investissements.
· Autres facteurs à prendre en compte
En plus de l’évolution des marchés financiers et la politique monétaire de la Banque du Canada, il existe d’autres facteurs à ne pas négliger, qui pourraient favoriser une récession. En voici quelques-uns : le taux de croissance économique, la production, le niveau d’endettement (public et privé) ou encore l’emploi. Dans le cas où plusieurs de ces facteurs déclinent, une récession pourrait être à craindre.
Qu’en est-il de l’emploi ?
En ce qui concerne l’emploi au Canada, il existe deux faits importants à garder à l’esprit et qui ont été mis en exergue par la Banque Centrale :
- La pénurie de main-d’œuvre
- La quantité importante de postes vacants
Face à cela, on peut dire que le marché du travail canadien devrait rester stable. L’on pourrait même aller plus loin : si une personne venait à perdre son emploi à cause d’une (possible) récession, elle devrait en retrouver facilement un autre… Il y aura toutefois des secteurs économiques qui seront impactés dès 2023 à savoir tous les secteurs qui bénéficient du revenu discrétionnaire soit la restauration, les arts et le loisir. Toute allocation du budget qui est maintenant dévolu au service de la dette affecte les dépenses discrétionnaires. Dans l’éventualité de mise à pied dans ces secteurs, les gens affectés devront accepter de combler des postes dans d’autres types d’industries ou de secteurs. Dans tous les cas, les employeurs ne prévoient pas de ralentir le recrutement.
Les pertes d’emploi ne semblent pas être sur le point de s’accentuer en 2023 au Canada. Si l’on en croit les employeurs, les salariés et même les experts financiers, la situation devrait rester similaire aux années précédentes en matière de recrutements (et éventuellement de licenciements). Il ne faudrait donc pas s’inquiéter sur une perte d’emploi.